Je suis ce que je pense

Chap. 1 - Ma pensée et mon caractère

L’aphorisme " Je suis ce que je pense " ne s’applique pas uniquement à l’être humain que je croyais être. Son sens infiniment plus large lui fait embrasser toutes les conditions et circonstances de ma vie.

Je suis littéralement ce que je pense, mon caractère étant la somme totale de mes pensées.

Tout comme une plante sort de la graine sans laquelle elle ne pourrait exister, mes actions prennent naissance dans les graines secrètes de mes pensées et ne peuvent se concrétiser sans elles. Ceci s’applique aussi bien à mes actions dites spontanées et non préméditées qu’à celles que j’exécute de façon délibérée. L’action est la fleur de ma pensée, la joie et la souffrance en étant les fruits. Ainsi, je récolte les fruits doux et amers que je sème. Je suis ce que sont mes pensées. Ce que je deviens, je le forge et je le construis. Lorsque mon esprit a engendré des pensées mauvaises, la souffrance a suivi comme la nuit suit le jour. La joie m’accompagne comme mon ombre lorsque je persiste dans la pureté de mes pensées.

Je me réalise sans cesse. C’est la loi. Je ne suis pas la création d’un pouvoir supérieur et le principe de cause à effet est tout aussi absolu et constant dans le royaume caché de mes pensées que dans mon monde matériel visible.

Ma nature noble et belle n’est pas un hasard ou une chance. Elle est le résultat naturel de mon émission continuelle de pensées positives, l’effet de mon association totalement désirée avec des pensées pures.

Je fais et me défais moi-même. Dans l’arsenal de mon esprit, j’ai pu forger les armes qui m’ont fait souffrir. Mais maintenant, je façonne les outils avec lesquels je construis le royaume céleste de ma joie, de ma force et de ma paix. Par un choix juste et une mise en oeuvre conforme de mes pensées, je reconnais mon plaisir, ma perfection. Par l’abus et une mauvaise application de mes pensées, j’ai pu me faire mal. Entre ces deux extrêmes se trouve une infinité de caractères possibles dont je suis le seul responsable et le seul maître.

Parmi toutes les vérités liées à l’âme retrouvées et mises en lumière à notre époque, la plus réconfortante, la plus riche et la plus féconde est celle-ci : " Je suis le maître de mes pensées. Je pétris seul mon caractère. Je fabrique et façonne ma vie, mon environnement et ma destinée. "

Être de puissance, d’intelligence et d’amour, seigneur de mes pensées, je détiens la clé de toutes les situations et renferme en moi-même ce pouvoir transformateur et régénérateur qui me permet d’accomplir tout ce que je veux. Je suis toujours le maître, même dans les moments de faiblesse et de solitude que j’ai pu vivre. Mais dans ces moments, j’étais le maître incompétent qui ne savait plus diriger son domaine. Maintenant que je me suis mis à réfléchir à ce que je suis, je recherche consciencieusement la loi selon laquelle tout être vit. Je deviens alors le maître sage, dirigeant mon énergie avec intelligence, façonnant mes pensées en vue de créations agréables. Ainsi, je suis le maître conscient et je le réalise en découvrant à l’extérieur de moi-même les lois de la pensée, cette découverte ne dépendant que de mon application, mon introspection et mon expérience.

C’est en cherchant et en prospectant que l’on obtient l’or et les diamants et je découvre chaque aspect de la vérité que je suis en creusant profond la mine qu’est mon âme. Je pétris mon caractère, je façonne ma vie et je construis ma destinée. Je peux - à condition de ne jamais dévier de la ligne que je me suis tracée - contrôler et modifier mes pensées en suivant la trace des leurs effets sur moi-même, sur les autres et sur ma vie. Je peux établir les rapports de cause à effet par un entraînement et des recherches patientes en utilisant chacune de mes expériences, même les moins importantes, chacun des faits de ma vie quotidienne pour acquérir cette connaissance profonde qui est ma compréhension, ma sagesse et ma puissance.

C’est dans ce sens et dans aucun autre que s’exprime la loi absolue, à savoir que celui qui cherche, trouve ; à celui qui frappe à la porte, elle s’ouvre. Car ce n’est que par ma patience, mon expérience et mon importunité incessante que je peux passer la porte du temple de la connaissance.