Vers une psychologie de l'être (1ère partie)

Date : Dimanche 08 juillet 2001 @ 23:43:06 :: Sujet : SYNERME

VERS UNE PSYCHOLOGIE


DE L'ETRE


1ère partie




INTRODUCTION



Une nouvelle conception de la santé apparaît aujourd'hui, du fait de certaines constatations :


- chaque homme a une structure intérieure en partie innée et stable, celle-ci étant pour une part unique, et pour une part commune à l'espèce.


- les éléments qui la constituent (peur, agressivité…) ne sont pas mauvais, mais plutôt neutres et même bons. Cependant, ils peuvent conduire à un mauvais comportement. La répression de l'un d'eux est particulièrement négative : il vaut donc mieux les laisser s'exprimer.


- l'expérience, même éprouvante, est utile puisqu'elle oblige à contrôler ses pulsions. Elle est donc un jalon vers l'affirmation et la confiance en soi.


- l'important est la conscience de soi. Cependant, elle peut s'exprimer et passer par la souffrance et la résistance. Ainsi, la délinquance par exemple, qui est avant tout une révolte par rapport à l'environnement n'est pas mauvaise si elle est une réaction par rapport à quelque chose qui est senti comme mauvais. Cette conscience de soi permet également de dépasser l'asservissement par rapport à la vie ou à un mauvais héritage parental.




Méthode : Utilisation, en psychologie, de l'approche existentialiste. A la base : le concept d'identité ou d'expérience d'identité, et le choix d'une étude phénoménologique. Du savoir expérimental et subjectif, on tire un savoir abstrait pour essayer de définir une psychologie de l'être et du devenir qui s'appuie sur le choix, la connaissance de la peur devant l'avenir, et la recherche d'une psychologie de l'être normal et non seulement du malade (ce concept étant d'ailleurs remis en question).


Il s'agit de redéfinir un sens à l'humain pour son accomplissement, afin de remplacer les différents systèmes de valeurs et références désormais perdus (les " modèles " tels que le héros, le saint, etc.).




I - CROISSANCE ET MOTIVATION



Les névroses ont souvent des causes complexes, mais à la base, on trouve toujours une déficience par rapport à un besoin fondamental (communication, amour...).


On remarque d'autre part que les êtres sains aspirent au développement, et que cela leur procure un désir, dont le dynamisme est la croissance (cf. en particulier chez l'enfant).


Comment définir cette croissance ? L'observation des motivations et des besoins chez les personnes saines montre que ce serait l'ensemble des processus qui conduisent vers la complète réalisation de soi. On remarque par ailleurs qu'il y a à la fois le désir de satisfaction des besoins fondamentaux (manger, dormir, aimer . . .) et une motivation de croissance au-delà de ceux-ci.


1 - L'état de désir ou de manque a souvent été considéré comme mauvais ou gênant pour la personne qui l'éprouve. Cependant, on remarque que ce n'est pas vrai si la satisfaction du désir a été gratifiante dans le passé, et si elle est envisagée ainsi dans le futur (opposition entre les pulsions d'acceptation et les pulsions de refus).


2 - Si le désir est considéré comme négatif, sa satisfaction l'est aussi. Elle laisserait l'individu dans une sorte d'état léthargique, un peu comme le repos. Mais, comme nous allons le voir, c'est au contraire un motif dynamique dans une perspective de développement.


3 - Il faut distinguer les plaisirs (désirs) primaires des plaisirs (désirs) secondaires. Les premiers viennent du besoin de combler un manque, leur soulagement se fait donc dans un but précis, et l'on pourrait tracer une courbe : phase de désir, satisfaction-plaisir, assouvissement-repos ( 1 / 2 3 ). Les seconds sont les plaisirs (désirs) de développement. Le but est à la fois imprécis et inatteignable. Cliniquement, les premiers correspondent aux mécanismes de défense (pour éviter la maladie, la névrose; le manque), les seconds aux mécanismes de progrès (qui ne peuvent se faire sans difficultés).


4 - Le besoin de combler ses manques est commun à tous les individus (puisque les besoins primaires leurs sont communs), alors que la réalisation de soi est individuelle et différente pour chacun. La satisfaction de ces besoins (désirs) primaires permet d'envisager la réalisation de soi (c'est en fait la condition préalable).


5 - Dans la seconde phase*. (celle de la réalisation de soi), l'individu est plus indépendant non seulement par rapport à son environnement et aux stimuli extérieurs, mais aussi par rapport aux autres. En effet, ce qui est extérieur n'est pas envisagé dans la perspective de combler un manque et, comme il n'y a pas d'attente spécifique, l'ouverture est plus totale, le rapport plus indépendant, plus autonome et plus libre.


6 - La thérapie ne sera pas celle du changement, mais celle de l'apprentissage. Les sujets souffrants ont souvent vécu un traumatisme dans le passé (qu'ils ont le plus souvent vécu seuls), et doivent par conséquent apprendre à regarder vers l'avenir.


7 - Défense et croissance : le désir de développement chez l’être normal se manifeste naturellement, mais doit être accompagné d'une pleine satisfaction de ses besoins, en particulier celui de sécurité (il choisira systématiquement la défense plutôt que la croissance). Par exemple, un enfant se lancera facilement à la découverte de la pièce dans laquelle il est s'il part des genoux sécurisants de sa mère. Si celle-ci s'en va, il aura tendance à se laisser tomber à quatre pattes et à ne plus bouger, s'il ne se met pas tout de suite à pleurer sa sécurité perdue.


Ce principe de plaisir et de découverte qui est la dynamique de la croissance peut, en dehors du sentiment d'insécurité, être contrecarré par un sentiment d'impuissance ou de manque d'autonomie (l'enfant à la place de qui on fait tous les jeux est mis dans cette situation, tout étant déjà accompli avant qu'il ait eu le temps de découvrir par lui-même).


8 - Désir de connaître et peur de savoir : d'après Freud, la première peur est celle de se connaître (et de se découvrir), ce qui conduit à la peur des autres et à la peur de se développer.


D'autre part, la connaissance a souvent été tabou. Idée propagée par la religion (l'homme ne doit pas se comparer à Dieu) et par le pouvoir qui l'utilisait pour asservir, mais aussi pour conserver ses prérogatives (domination économique, sociale, sexuelle, de l'adulte sur l'enfant). Pourtant la connaissance est à la fois un moyen de développement de soi puisqu'elle aide à l'affirmation de soi, et un moyen de réduction de la peur puisqu'elle aide à la compréhension du monde (elle fait donc aussi diminuer le besoin de sécurité qui ,comme on l'a vu, peut être aliénant).



Le groupe de recherche d'ISTOR.


Extrait de la revue trimestrielle d’ISTOR


Héliades NUMERO 19


Juillet 1985


* Cette postériorité n'est pas due au temps, à l'âge, mais bien au fait qu'elle implique le dépassement de la première phase. Un jeune enfant connaît une phase de développement et de croissance conséquente à la satisfaction de ses besoins primaires.








Cet article provient de >>> RELAXATION, GESTION DU STRESS, THERAPIE BREVE AVEC LA BIOSYNERGIE ET LA BIOSYNERGETIQUE

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