LE MASSAGE ENERGETIQUE (Colette
DUPREY) ( Biosynergie Tantrique) I
- LE MASSAGE, ART DU TOUCHER Le massage
est souvent défini comme l'art du toucher. L'art suppose l'acquisition
d'une technique au cours d'un apprentissage, mais aussi des aptitudes
personnelles pour donner à la technique une autre dimension. Faire de la peinture
nécessite un ensemble de connaissances pratiques, mais cela ne suffit pas pour
créer une oeuvre d'art. L'art jaillit de l'expression des forces de
vie (joie, amour, beauté,..) et toute activité peut en être la manifestation (construire
une maison, faire son jardin, écrire un livre...). Le massage est un art en ce
sens qu'il ne suffit pas d'exécuter un ensemble de gestes, précis, dans
un ordre déterminé pour qu'il soit ressenti comme satisfaisant par la personne
qui est massée. Le masseur doit faire appel à son intuition, sa créativité, il
doit s'investir dans sa technique, pour peu à peu 1a dépasser et faire du
massage une relation particulière au corps de l'autre. Le massage est relation
par l'intermédiaire du toucher qui, dans son sens premier signifie entrer
en contact avec quelqu'un en éprouvant les sensations du toucher. Ce mot peut
aussi avoir une dimension affective au sens d'émouvoir, d'attendrir. Des
expressions telles, être touché par la sympathie de l'autre, par un compliment,
font partie du langage et manifestent un vécu émotionnel. Dans le massage, on
retrouve les deux significations du mot toucher. Le massage fait naître des sensations
physiques, réveille peu à peu des zones engourdies parce que jamais sollicitées
ou contractées par les tensions, mais il peut être aussi le révélateur d'émotions
aussi variées que la joie, la tristesse, la colère ou la peur. Cette double dimension
du massage en fait une technique permettant de restaurer les capacités énergétiques
et d'harmoniser l'énergie.
Il - LE TOUCHER: UN BESOIN VITAL
1. LE TOUCHER
1.Le toucher, premier moyen de communication de l'enfant Pendant
la grossesse, le bébé vit une relation unique à sa mère où il est en étroite communion
avec elle. Il perçoit ses mouvements, il est bercé par le rythme de sa respiration,
il entend les bruits, il perçoit la lumière et inscrit toutes ses sensations dans
son corps. À la naissance, l’enfant peut se trouver effrayé s'il se trouve
dans un monde froid, hostile qui ne rappelle en rien la douceur, la chaleur du
ventre maternel. Maintenant dans de nombreuses maternités, les bébés sont considérés
comme des êtres vivants bien avant leur naissance et leurs besoins pris en compte
au moment où ils naissent. L'enfant est tout de suite posé sur le ventre de
sa mère et celle-ci peut le toucher, le caresser. Ce contact rassurant, calme
et apaise le bébé, Le bébé a besoin de ce contact chaleureux et attentif de sa
mère pour se développer harmonieusement tant sur le plan physique que psychologique.
Le bébé privé de contact maternel développe un état dépressif accompagné souvent
d'une perte d'appétit et d'une perte de poids. Cet état peut conduire
à la mort. Cette situation était le fait des orphelinats vers les années 1920,
période au cours de laquelle mouraient en grand nombre les enfants par manque
de tendresse. Il a pu être observé également que des enfants vivant dans un milieu
social défavorisé (mauvaises conditions d'hygiène notamment), s'épanouissent
sans problème s'ils ont une mère chaleureuse. Pour grandir l'enfant a
besoin d'être pris dans les bras, bercé, caressé, il a besoin de paroles,
de regards sécurisants. L'enfant conforté dans l'amour de sa mère qu'il
ressent dans les contacts corporels quotidiens ne craint pas de s'ouvrir aux
expériences nouvelles. Les premières découvertes de l'enfant sont faites en
utilisant le toucher avant tout autre organe des sens, notamment par l'intermédiaire
de la bouche et des mains. La bouche est utilisée prioritairement dans la toute
petite enfance (bouche en contact avec le corps de la mère au cours de l'allaitement,
objets portés à la bouche...). Les sensations liées à ces contacts permettent
à l'enfant d'établir ses relations extérieures, de se situer dans son
environnement. L'enfant s'épanouit si les messages qu'il perçoit par
son corps sont rassurants, sécurisants, agréables. Les parents ne doivent pas
se culpabiliser de trop porter, câliner, bercer leur enfant. Au contraire cette
attitude permet au bébé de devenir un enfant, puis un adulte «bien dans sa peau»,
plein d'énergie, heureux de vivre et sachant s'affirmer quelle que soit
la situation où il s'intègre. Pour le bébé,le contact physique est
un besoin vital au même titre que la nourriture, le repos. La non-satisfaction
de ce besoin entraîne des troubles plus ou moins profonds : retard dans le développement,
inhibitions avec difficulté d'établir des relations satisfaisantes, anxiété,
maladies psychosomatiques. Ashley Montagu affirme dans son livre « La peau et
le toucher» : « La carence en stimulations tactiles pendant la petite enfance
aboutit à une incapacité grave à établir des relations et un contact avec les
autres. Il semble qu'il y ait un net rapport entre l'expérience tactile
de l'enfance et un comportement plein de tact dans la vie ultérieure».
2. Toucher et cultures
Il est intéressant de noter que les expériences sensorielles
de l'enfance se répercutent sur le développement de la personnalité et déterminent
dans une certaine mesure le tempérament d'un peuple. Différentes études ont
été faites dont une par R. James de Boer sur les Esquimaux Netsilik et l'autre
par Vidal Starr Clay sur les peuples occidentaux.
a. Les Esquimaux Netsilik Ce peuple vit dans la péninsule de Boothia
dans l'arctique canadien des territoires du Nord-Ouest. Richard James de Boer
a passé un hiver près d'eux en 1966-67 pour étudier leur mode de vie et notamment
la relation mère-enfant dans les soins maternels. Dès sa naissance l'enfant
est placé sur le dos de sa mère dans un parka en fourrure. Il est porté de cette
façon jusqu'à ce qu'il sache marcher. L’enfant vit donc en étroit contact
avec sa mère. Si elle l'enlève de son dos, c'est pour lui faire sa toilette.
La mère ressent tactilement les besoins de son enfant et y répond d'emblée
de manière adaptée. De ce fait le bébé pleure rarement car il reçoit des réponses
satisfaisantes à ses demandes. Le bébé manifeste son plaisir à exister et de Boer
suggère que ce vécu positif de l'enfance pourrait être à l'origine de
la sérénité des Esquimaux Netsilik face à l'adversité. L'enfant esquimau
établit des relations satisfaisantes avec sa mère sans trace de domination; il
semble que cela crée chez lui une aptitude à établir avec autrui des relations
harmonieuses. Une des caractéristiques du peuple esquimau est la qualité de son
accueil chaleureux et amical qui s'exprime par le toucher.
b. Les Occidentaux Dans ces pays, les contacts avec l'enfant
sont très différents. On ne retrouve plus cette proximité mère-enfant comme chez
les Esquimaux. La médicalisation de la grossesse et de l'accouchement a sans
doute créé des distances entre le bébé et ses parents; toutefois depuis quelques
années une évolution s'amorce pour créer un chaleureux climat, particulier
à la naissance; mais cette démarche stagne encore à l'état embryonnaire.
Ainsi après la naissance l'enfant est souvent séparé de sa mère pour dit-on
permettre à celle-ci de se reposer. L'allaitement est peu encouragé par
le corps médical qui voit dans l'alimentation aux biberons moins d'inconvénients
(surveillance plus facile de la quantité absorbée notamment). Mais un biberon
même donné avec beaucoup d'amour ne peut remplacer le plaisir éprouvé au cours
de l'allaitement à travers ce contact physique du corps de l'enfant avec
celui de sa mère qui crée des liens affectifs forts. Il a été constaté que
le bébé reçoit en général moins de stimulations tactiles que le jeune enfant.
Le bébé passe de nombreuses heures dans sa chambre, seul. Son entourage ne répond
pas toujours à ses pleurs et à ses cris. Le souci des parents est plus de lui
donner les soins nécessaires (nourriture, propreté), que de lui exprimer tendresse
et affection. Bien des idées fausses sont véhiculées dans nos régions quant à
la conduite à tenir avec un bébé: «il faut laisser pleurer un bébé, cela lui fait
les poumons ; si on le cajole trop il devient capricieux, il prend des vices;
un enfant qui a mangé et qui est propre n'a pas de besoin autre que celui
de dormir». Le bébé privé de contacts tactiles va donner naissance à un adulte
incapable d'exprimer ses émotions et de manifester de la chaleur aux autres.
Il se caractérisera à l'extrême par une grande froideur et une forte rigidité.
Il semblerait que l'une des causes de la froideur apparente et du caractère
extérieurement flegmatique des Anglais fût un manque d'amour parental et surtout
d'amour sous forme de stimulation tactile. Cette idée est exprimée dans le
livre de A. Montagu. Ces deux exemples confirment l'importance fondamentale
du toucher pour un développement harmonieux et l'acquisition d'un équilibre
de vie satisfaisant. 2. LE MASSAGE
1. Réhabilitation du
corps Les personnes qui n'ont pas reçu dans leur enfance leur
comptant de caresses, de contacts chaleureux sont nombreuses. Elles portent en
elles, iscrites dans leur corps, les traces de ces frustrations. Elles ne sont
pas toujours conscientes que là réside une des sources de leur mal être, de leur
insatisfaction à vivre; l'insatisfaction plus ou moins permanente étant grande
dissipatrice d'énergie. Le massage permet de prendre conscience de ce besoin
et donne une réponse partielle au manque ressenti. Pendant l'enfance,
les contacts corporels sont souvent réprimés par les parents par toutes sortes
d'interdictions ou menaces devant la curiosité manifestée par l'enfant
pour son propre corps ou celui des enfants de son âge. Cette attitude parentale
peut entraîner un fort sentiment de culpabilité chez l'enfant avec des répercussions
à l'âge adulte notamment dans la vie sexuelle. La pratique du massage,
le donner, le recevoir, permet de se déculpabiliser peu à peu, d'abandonner
les sentiments de honte liés au corps. Le massage parce qu'il est donné dans
le respect de l'autre, apporte la découverte ou la re-découverte du corps.
On le sent exister à travers ses formes, ses creux, ses pleins, ses zones sensibles
ou endormies, sa souplesse ou sa raideur. Le massage se fait habituellement
sur le corps nu, Etre vu par l'autre, voir l'autre est quelquefois une
étape difficile à franchir, de même que toucher ou être touché. Cette approche
se fera progressivement en fonction des résistances de chacun, permettant une
meilleure connaissance de soi, une acceptation de son corps avec ses possibilités,
ses limites.
2. Massage: sensations et émotions Le massage fait naître des
sensations physiques, Elles peuvent être agréables si la personne parvient à se
détendre, à se relaxer, si elle se sent bien dans son corps et accepte de vivre
pleinement toutes les émotions qui se présentent. Mais il peut y avoir des blocages,
des résistances physiques à recevoir le contact. On peut avoir décidé de recevoir
un massage, s'y être préparé, mais constater que le corps s'oppose en
se raidissant, en se contractant, ressentir les tensions dont il est l'objet,
constater sa rigidité. Cette rigidité physique est souvent le reflet d'une
rigidité émotionnelle. La personne s'est créé une carapace qui ne laisse venir
à la surface ni sensation, ni émotion. Le massage parce qu'il est chaleureux,
sécurisant, rassurant peut faire ressurgir des émotions enfouies. Le masseur doit
être attentif et ne pas s'opposer à ces manifestations émotionnelles,lorsqu'elles
se présentent. Au contraire, par son attitude faite de calme, de sympathie, il
reconnaît à l'autre le droit d'exprimer son ressenti et il l'accompagne
dans cette démarche. Bien sûr, toute séance de massage ne donne pas lieu
à des déblocages émotionnels, mais le masseur doit être conscient de cette éventualité
pour aider la personne à assumer au mieux ses émotions, à les vivre sans se sentir
perturbé ou détruit. Mais, le plus souvent, l'évacuation de sentiments que
ce soit par l'intermédiaire du massage ou d'autres techniques, apporte
un soulagement, un mieux,être, le désir de continuer à se libérer des tensions
ou émotions négatives qui sont un frein au plein épanouissement et à la libre
circulation de l'énergie.
3. Le massage: moyen de communication Le massage est une communication
particulière par l'intermédiaire du corps. Il y a toujours deux personnes
concernées; un masseur et un massé. Très souvent, dans les groupes de massage,
il y a partage; on reçoit le massage et on le donne. C'est l'occasion
de découvertes sur soi-même, de sensations différentes de celles que l'on
aurait pu imaginer. On se découvre plus à l'aise dans la situation de massé
ou inversement. On apprend, lorsque l'on masse à sentir le corps de l'autre.
Cela suppose être attentif à ses réactions, être soi-même détendu pour l'amener
à lâcher peu à peu ses résistances et à s'abandonner avec confiance dans l'instant.
Le masseur doit aussi être conscient de ses propres blocages à établir un bon
contact avec certaines personnes. On ne peut masser ou être massé indifféremment
par n'importe quelle personne. Dans un travail de groupe, il est important
de respecter les affinités qui se créent spontanément; celles-ci pourront d'ailleurs
évoluer au fil des séances lorsque s'instaure une meilleure connaissance.
Dans le massage, la communication est surtout non verbale. La main en est
l'outil principal. C'est elle qui communique la chaleur, la sécurité,
le bien-être, c'est elle qui reçoit les messages émis par le corps: tensions,
détente, émotions. Mais il est nécessaire également de verbaliser le vécu du massage,
pendant la séance, s'il y a un obstacle, à bien le vivre ou après, pour partager
un ressenti, faire des observations, pour progresser dans son aptitude à masser.
Partager un ou des massages crée une relation d'intimité entre le masseur
et le massé. C'est une relation basée sur la spontanéité et l'authenticité.
Peu à peu les partenaires s'ouvrent l'un à l'autre, ils ne craignent
plus de se «laisser aller», il y a abandon des masques, des rôles artificiels
qui empêchent l'expression de la personnalité réelle avec toute sa richesse
mais aussi ses imperfections. Cette relation peut être vécue en toute confiance,
sans crainte d'y perdre sa liberté, son indépendance dans la mesure ou chacun
reste conscient de son ressenti et respecte le contrat tacite du massage.
4. Massage et sexualité
Ce contrat tacite a quelquefois besoin d'être verbalisé.
Chacun doit définir clairement ses attentes. Le massage n'a pas pour objectif
l'expression de la sexualité dans le sens d'accomplissement de l'acte
sexuel. Bien sûr, le massage peut être utilisé comme prélude ou comme enrichissement
d'une relation pour un couple qui entretient des liens amoureux et peut alors
aboutir à l'acte sexuel. Pour les autres partenaires, la relation masseur
- massé peut être très chargée affectivement, sensuellement sans aller jusqu'au
vécu d'une sexualité complète. Cette transgression ferait du massage une expérience
beaucoup moins enrichissante en réduisant l'espace d'autonomie de chacun,
en faisant l'amalgame entre les différents besoins, amenant la confusion entre
des notions comme sensualité, sexualité, génitalité, affectivité, sensibilité,
plaisir... Le massage a l'avantage d'apporter une approche différente
du corps de celle qui existe dans une relation sexuelle. Dans celle-ci le désir
de faire l'amour est prédominant et la force de ce désir laisse quelquefois
peu de place pour l'expression de sentiments de tendresse, pour l'écoute
et la compréhension des besoins de l'autre. Quand cela est sauvegardé, l'acte
d'amour a une dimension fusionnelle avec, à un moment, perte de conscience
de son existence propre et profond sentiment d'unité. Rien de tel dans
le massage où malgré l'intimité qui s'instaure chacun reste conscient
de soi, surtout le masseur qui par sa disponibilité, son attention permet à l'autre
l'expression de lui-même. La personne qui reçoit un massage peut ressentir
une excitation sexuelle à un moment de la séance, elle n'a pas à en avoir
honte, à la rejeter, mais l'accepter sans frustration comme signe de la manifestation
de son énergie. Nous ne pouvons toujours réaliser nos désirs au moment où
ils se présentent, Une prise de conscience de leur existence, le non refoulement,
la visualisation de leur réalisation dans le temps procurent un sentiment de calme
et de sérénité. Il est bon de verbaliser également dans ce domaine et le
masseur doit être prêt à entendre. Le massage permet également de mieux assumer
sa vie sexuelle. Les personnes n'ayant pas reçu dans leur enfance suffisamment
de caresses, de contacts physiques recherchent parfois dans des expériences multiples
la satisfaction de ce besoin. Elles recherchent plus dans leur partenaire la tendresse,
les caresses, "les étreintes que l'acte sexuel lui-même. C'est quelquefois
la seule manière d'obtenir un ersatz de ce qui a tellement manqué. Le
massage aide à retrouver un équilibre affectif satisfaisant. Dans un premier temps,
il peut amener à la prise de conscience de ce qui n'a pas été reçu et cela
est alors douloureux. Le contact physique chaleureux du massage peut réveiller
avec acuité le passé où les manifestations de tendresse étaient absentes.
L'enfant en nous peut pleurer longtemps sur son passé, mais il ne pourra jamais
être comblé comme il l'aurait souhaité à ce moment là. Il est bon de laisser
s'écouler les larmes et le chagrin pour parvenir à une attitude adulte d'acceptation
de la réalité où l'on prend conscience de ses capacités à agir, à demander
de la tendresse, à la donner, sans regret pour ce qui n'a pas été. Cette
attitude aura des répercussions dans la vie sexuelle. Celle-ci ne sera plus un
moyen de compenser des manques, mais l'expression de sentiments d'amour
réalisés dans l'acte sexuel.
5. Massage: plaisir - bien-être - détente C'est un des objectifs
du massage que d'apporter plaisir, bien-être, détente. Mais, qu'est-ce
que le plaisir? Ce mot a souvent dans l'esprit une connotation péjorative
et négative. Comme si avoir du plaisir était malsain. Avoir du plaisir signifie
«ressentir une sensation ou émotion agréable liée à la satisfaction d'une
tendance, d'un besoin, de l'écoulement normal des sensations, du déroulement
normal des processus vitaux. La détente, l'absence de tensions caractérisent
cet état. Le" plaisir est ressenti à travers le corps puisque c'est lui qui
véhicule nos sensations et émotions. La méfiance à l'égard du plaisir
est liée à celle éprouvée à l'égard du corps, Celui-ci est souvent oublié
au profit de la volonté qui oriente la vie vers, une course à l'acquisition
de biens matériels, à celle du pouvoir, à une prédominance de l'avoir sur
l'être. Le plaisir dans la vie est, pour Lowen, la force créatrice par
excellence. Avoir du plaisir suppose un engagement personnel, un investissement
qui débouche sur une réalisation, une création. Sans plaisir la vie devient
lugubre, triste, elle peut être aussi divertissement ou amusement mais avec un
perpétuel sentiment d'insatisfaction. Un travail est source de plaisir
si on s'engage dans cette activité avec toutes ses possibilités physiques,
affectives, intellectuelles; de même une relation, si on y investit son être,
sinon elle reste superficielle et n'apporte pas de joie. Lowen exprime
ainsi cette idée : «le plaisir naît d'une activité quelle qu'elle soit
lorsque le corps et l'esprit y sont totalement engagés». Le massage apporte
du plaisir parce qu'il permet de se réconcilier avec soi, corps et esprit.
Pour celui qui est massé, le temps du massage est un temps de présence à soi,
à l'instant où rien n'est à agir si ce n'est être réceptif à soi,
à la perception des émotions ou sensations, aux vibrations tactiles qui se développent.
Cela est quelquefois un peu déconcertant, car nous avons tous pour la plupart
une vie bien remplie qui laisse peu de temps à l'écoute du corps et de notre
être intérieur. Nous sommes souvent victimes de la manie du «dépêche-toi»
et ne savons plus vivre l'instant calmement même si nous avons de nombreuses
tâches à réaliser. Ne rien faire est également une notion mal acceptée, un luxe,
ou la peur de se retrouver face à soi-même. Au cours du massage nous pourrons
observer que s'arrêter, ne rien faire, être là disponible à soi, devient aisé
et agréable. Le massage donne du plaisir à travers les mains du masseur lorsqu'elles
sont ressenties comme chaudes, sécurisantes. La lenteur des gestes, le rythme
en accord avec la respiration procure apaisement; les muscles peu à peu se détendent
laissant circuler librement l'énergie. Toutes ces sensations sont agréables
et le bien-être ressenti autant au niveau physique que mental. Le massage permet
ainsi de restaurer nos potentialités physiques, affectives, psychologiques, de
retrouver confiance en nous-mêmes. Si le plaisir est grand à recevoir un massage,
il l'est autant à le donner dans la mesure où il ne se borne pas uniquement
à l'application d'une technique, mais où le masseur s'investit dans
cet acte par sa présence, son attention, sa disponibilité. Tout son être participe,
corps, affectivité, esprit pour exprimer sa créativité et réaliser avec le corps
de l'autre une danse qui est beauté et harmonie. Pour garder cette dimension
le massage ne peut être effectué comme un acte anodin, répétitif; il vaut mieux
s'abstenir de masser si l'on ne se sent pas en état de le faire. Pour
maintenir le plaisir de masser, il faut garder lors de chaque séance, et l'attrait
de la nouveauté et la possibilité d'améliorer la danse qu'il symbolise.
6. Le massage de la femme enceinte et du bébé La grossesse est
sans doute un moment privilégié pour être à l'écoute de son corps, pour prendre
soin de soi. Introduire le massage dans la vie de la femme enceinte c'est
lui permettre de réhabiliter le toucher, c'est l'amener à prendre conscience
de l'importance du contact corporel pour elle-même et pour l'enfant à
naître. Cette pause qu'est le massage peut constituer un merveilleux moment
de bien-être pour la future maman par la détente apportée aux zones souvent douloureuses
liées à son état (dos, jambes...), par le repos qu'elle s'accorde.
Le massage peut être effectué par le père de l'enfant s'il désire apprendre
à masser sa compagne. Ce sera alors un moyen particulier de communication pour
le couple avec leur enfant, Pour donner ce massage, il faudra adapter la position
de la femme au stade d'avancement de la grossesse (position latérale confortable
notamment). Il serait intéressant d'introduire le massage dans les séances
de préparation à la naissance afin de restituer toute sa valeur au toucher. Des
initiatives ont lieu. Le Docteur Vellman, médecin Hollandais introduit l'haptonomie
dans certaines maternités. L'haptonomie est la science de l'affectivité.
Les futures mamans apprennent par le contact physique de leurs mains sur leur
ventre à établir une communication réelle avec leur bébé. Cette approche se poursuit
après la naissance durant le séjour en maternité. Le massage est aussi un
grand réconfort pour la maman après la naissance de l'enfant. En effet celui-ci
réclame beaucoup de temps et d'attention et la jeune femme peut éprouver fatigue
ou nervosité. Le massage lui permet de se relaxer, de laisser s'exprimer ses
émotions, de refaire le plein d'énergie. A propos du massage des bébés,
tout d'abord une citation de F. Leboyer «Etre portés, bercés, caressés, être
tenus, être massés, autant de nourritures pour les petits enfants, aussi indispensable,
sinon plus, que vitamines, sels minéraux et protéines. S'il est privé de tout
cela et de l'odeur et de la chaleur et de la voix qu'il connaît bien,
l'enfant, même gorgé de lait se laissera mourir de faim». Introduire le
massage dans la vie du bébé en plus des caresses, bercements, c'est s'assurer
que son besoin de contact sera satisfait au maximum. Masser le bébé, c'est
lui consacrer un temps à lui seul, c'est le réconforter, le sécuriser, C'est
un moyen efficace de calmer les pleurs, l'anxiété, plutôt que d'avoir
recours à la nourriture. Le massage est un moyen de communication privilégié
qui peut être poursuivi dans l'enfance et l'adolescence suivant les désirs
exprimés. III - VIVRE LE MASSAGE
1. DIFFERENTES
SORTES DE MASSAGE Il faut tout d'abord distinguer le massage
médical, massage de rééducation pratiqué par des kinésithérapeutes, du massage
énergétique, de relaxation, d'éveil sensoriel dont il est question dans ce
texte. Il existe actuellement diverses tendances qui ont toutes pour objectif
d'apporter la détente, le bien-être mais qui varient dans la technique, par
une action soit sur la peau ou plus en profondeur au niveau musculaire. Il est
possible d'allier différentes formes de massage pour en faire une approche
personnalisée.
1. Le Shiatsu Le Shiatsu est le massage traditionnel japonais
et dérive des lois de l'acupunture. Shiatsu signifie pression du doigt.
Le Shiatsu consiste en l'application de pressions des doigts sur des points
spécifiques du corps. On utilise surtout des pressions verticales avec la pulpe
des pouces, parfois la paume ou le talon de la main. Ces pressions successives
sur des lignes de point s'effectuent en profondeur. Le rôle de la respiration
est fondamental car chaque pression s'effectue sur une expiration synchronisée
entre le masseur et le massé. Le massage japonais est conçu comme une méthode
de prévention des maladies parce qu'il permet d'éliminer les tensions,
la fatigue, d'empêcher la formation de barrages sur le plan physique et énergétique.
Cette technique de bien-être fait partie de la vie familiale au Japon. L'apprentissage
du Shiatsu est celui d'une technique précise appliquée dans un ordre défini.
A titre indicatif, il est bon de noter que le Do-in est une technique d'auto-massage
qui utilise en partie les mêmes points de pressions que le Shiatsu. C'est
également une technique de revitalisation qui permet de se détendre, de sentir
exister son corps.
2. Le massage californien Le massage californien est né au Centre
d'Easalen à Big Sun en Californie. Le massage californien est un massage
sensitif et relationnel. Il se caractérise par la douceur des gestes, empreints
d'une grande intensité, force, présence dans le toucher pour ancrer la sensation.
La totalité du corps est massée avec de l'huile en des mouvements amples,
fluides et enveloppants. Il donne naissance à des sensations physiques agréables;
il est axé sur la redécouverte du plaisir et procure détente, bien-être, relaxation.
C'est une technique facile à apprendre. Son utilisation est intéressante
au niveau familial ou amical mais il n'est pas toujours facile à proposer.
En effet, il requiert la nudité, il demande une ouverture relationnelle, un abandon,
une confiance dans l'autre. En massage californien, contrairement au Shiatsu,
la technique apporte une base pour se sentir à l'aise mais elle est secondaire
et chacun peut y mettre sa propre créativité.
3. Le rolfing ou intégration posturale Le Rolfing est une technique
de massage inventée par Ida Rolf. Les principes de base de sa technique sont
que la structure du corps peut être modifiée, en raison notamment de la plasticité
d'un tissu conjonctif, les facias. Ceux-ci forment une sqrte ùe gaine qui
entoure les muscles, les tendons, vaisseaux, ganglions, nerfs, viscères, ligaments,
articulations ; ils constituent l'enveloppe protectrice du système musculaire,
circulatoire et nerveux. Cette technique consiste, par un massage en profondeur,
à remodeler la structure du corps pour lui redonner équilibre et harmonie. L'intégration
posturale s'appuie sur le travail d'Ida Rolf mais son fondateur, Jack
Painter lui donne une orientation différente en faisant une place plus importante
à l'expression émotionnelle et à la libération des tensions ancrées dans la
cuirasse musculaire. Il existe bien d'autres formes de massage, le massage
chinois, initiatique, métamorphique... Chacun peut trouver la technique qui lui
convient en fonction de ses besoins et attentes.
2. ASPECTS PRATIQUES DU MASSAGE
1. Déroulement d'une séance de massage
a. Les préparatifs Un certain nombre de préparatifs sont nécessaires
pour créer une ambiance chaleureuse et sécurisante. Tout d'abord la pièce
doit être suffisamment chauffée, entre 25°et 30° , car le massé est nu, en position
de relaxation, ce qui augmente les sensations de froid. Il est possible de couvrir
certaines zones du corps (pieds notamment), lorsqu'elles ne sont pas massées
et de les découvrir au fur et à mesure du massage. Tout doit être mis
en oeuvre pour apporter un maximum de confort et pour favoriser la détente. La
luminosité de la pièce est atténuée si elle est trop vive; certains bruits peuvent
être supprimés (sonnerie du téléphone). Une musique douce, relaxante,favorise
la rupture avec le quotidien et centre sur le vécu de l'instant. Le masseur
.apporte l'huile, si nécessaire; il prévoit des serviettes de bain. Le
massage s'effectue au sol sur un matelas recouvert d'un drap ou sur, une
table de massage. Chacun choisit en fonction de son aptitude à se sentir à l'aise
dans l'une ou l'autre position.
b. Les préliminaires Lorsque ces préparatifs sont réalisés, la
personne s'installe en position allongée sur le dos ou sur le ventre. Le plus
souvent, le massage commence par le dos, car c'est une partie du corps que
l'on accepte plus facilement d'offrir au massage. Dans cette position
l'on se sent moins vulnérable car la face antérieure présente avec le visage,
la poitrine, le ventre, le sexe, des régions plus chargées affectivement. Mais
le dos est aussi le reflet de tout un vécu avec de nombreuses tensions (dos voûté,
rigide,..) et son massage est très bénéfique. Avant de procéder au massage proprement
dit, il est important de ménager un temps de prise de contact masseur-massé; elle
s'effectue par le toucher et la respiration. Le masseur pose doucement ses
mains sur le corps, (il veille à ce qu'elles soient chaudes) et demande à
la personne qu'il masse de faire quelques respirations amples et il synchronise
la sienne sur le même rythme. Les mains accompagnent la respiration en exerçant
une pression à l'expiration, en se soulevant à l'inspiration. Ce travail
permet à chacun de faire le calme en lui-même, de s'intérioriser, de se reconnaître.
Puis le contact s'étend à l'ensemble du corps par des pressions sur les
membres supérieurs, inférieurs, etc... Le masseur effectue également des mouvements
de bercement pour apprécier le niveau de détente de la personne. En même temps,
il s'attache à bien positionner le corps. Le masseur peut verbaliser ses actes
s'il sent que ce mode de communication favorise la détente; il laisse également
s'exprimer son partenaire si celui-ci a des craintes ou des questions à formuler.
c. Le massage lui-même Après cette étape préliminaire à laquelle
il importe d'accorder beaucoup d'attention, commence le massage proprement
dit. Une séance de massage complet dure environ 1 H à 1H30 mn. S'il s'agit
d'un massage doux, de relaxation, on alterne le massage de la globalité du
corps, fait de mouvements amples pour maintenir le sentiment d'unité du corps,
à celui de chaque partie du corps, fait de mouvements spécifiques. Pour d'autres
formes de massage, on utilise le pétrissage des muscles, le travail par pression
en ponçage des zones de tensions... Il est possible de créer une forme de massage
personnalisé à partir d'éléments appartenant à différentes techniques de massage.
d. La phase finale
Elle requiert autant de présence car la personne massée ne doit pas se sentir
abandonnée brutalement. Le masseur la recouvre d'une serviette, puis exerce
à nouveau des pressions sur l'ensemble du corps. Il garde le contact quelques
instants au niveau du dos et de la tête puis il se met en retrait; il laisse la
personne profiter des bienfaits du massage, savourer les sensations découvertes.
Ce temps peut durer de 10 à 15 mn. La séance se termine par un échange, partage
des sensations, des réactions face à ce vécu.
e. Massage et formation Le massage doit-il être pratiqué uniquement
par des techniciens, des spécialistes? Une formation est-elle nécessaire ?
Le massage dont il est question ici n'est pas un massage médical, il ne s'adresse
pas à des blessés souffrant de lésions osseuses ou musculaires. Ce massage qui
a pour but la relaxation, le plaisir, peut convenir et être donné sans connaissance
préalable importante de l'anatomie et de la physiologie du corps humain. Le
massage ne doit pas être réservé au corps médical (médecins, infirmiers, kinési
thérapeutes...). Chacun de nous peut-il le donner sans formation ou initiation?
Dans notre culture, ce qui a trait au contact physique, au toucher, est réprimé,
refusé dès la petite enfance et encore plus à l'âge adulte si bien que retrouver
l'instinct du toucher ne se fait pas d'emblée. Certaines personnes
bien à l'aise dans leur corps parviennent à masser de manière instinctive
et satisfaisante mais pour d'autres une phase d'initiation ou de formation
est nécessaire. Celle-ci n'est d'ailleurs pas tant le fait de l'acquisition
d'un enchaînement de gestes précis que celui de dépasser ses difficultés personnelles
par rapport à son propre corps ou à celui des autres. La formation est un temps
de développement personnel où l'analyse du ressenti dans la situation de masseur
ou de massé aide à progresser. Je ne nie pas l'importance de la technique,
elle est une base précieuse, et les gestes appris sont d'une grande valeur;
ils sont conçus pour apporter détente et plaisir. Mais,comme les notes ne créent
pas la musique, un ensemble de mouvements ne constitue pas le massage. L'apprentissage
du massage, c'est la redécouverte du sens du toucher que nous avons perdu,
c'est abandonner nos préjugés par rapport à notre corps et celui de l'autre,
c'est apprendre à nous laisser guider par notre intuition pour devenir créatif,
la technique étant une référence, un appui. A la limite, chacun peut tout
inventer si la qualité du toucher est vraie; mais quand on n'a jamais massé,
on se sent gauche, maladroit et la technique permet peu à peu de trouver sa compétence
personnelle. Certains types de massage comme le Shiatsu nécessitent un apprentissage
d'une grande précision où il y a peu de place pour le jeu et la créativité.
L'acquisition d'un massage personnalisé est le fait de l'expérience,
d'un vécu en tant que masseur et massé qui passe par l'échange et l'analyse
du ressenti. C'est un travail jamais achevé et toujours riche en découverte
sur soi-même et sur les autres. La technique n'est pas un obstacle à la
pratique du massage; l'obstacle, s'il existe, vient de nous-mêmes, avec
nos refus, nos blocages, nos peurs, Le temps de formation ou d'initiation
aide à dépasser nos craintes, nos inhibitions et à devenir peu à peu des artistes
du toucher qui feront vibrer les forces de vie trop souvent endormies sous le
poids des tensions.
3. Impressions après massage
Martine: «Mon corps se détend partie par partie, puis entièrement; le massage
des jambes et des bras donne une impression de s'allonger, de grandir... tout
se détend... sensation d'apaisement, de bien-être extraordinaire..,» .
Michèle:
«Le premier contact c'est un peu un saut dans le vide. Je ne savais pas où
tu allais te poser. Un peu d'appréhension... Rythme de nos respirations à
l'unisson ou inversées. Une des règles du jeu: l'abandon, mais un
abandon actif, où mon corps vit le maintenant, où je prends conscience de mes
tensions; mes poignets sont raides, il y a des noeuds sur l'omoplate. Je m'en
veux de ces points durs? Non, ils appartiennent à ma réalité, à mes contraintes.
Puis le repos à larges respirations; je savoure les empreintes laissées».
Annie:
«Me voilà neuve comme un poussin éclos qui a un peu froid, qui ouvre les yeux
pour la première fois. Un éclair a traversé mon cerveau pendant que tu me massais.
Annie, tu es un bébé aimé, aimé; comme c'est bon, comme c'est doux, soupirs.
Je ronronne comme un chat, je sens ton souffle et le bruit de tes mains sur
ma peau. Un sanglot silencieux a craqué dans ma gorge. Quelle fatigue, quel
repos, je me suis sentie belle comme un arbre, vide de moi-même, un peu fragile
et sans méfiance. Je veux apprendre ça, cet amour dans les gestes, cette
danse des mains, cette danse qui donne tant de bon. Qui est belle, qui se suffit
à elle-même et qui est tant donneuse».
Sylvie: «Impressions de prise en charge complète, d'être un bébé qu'on
baigne, qu'on tripote, sans défense, d'une prise en charge totale. De
l'interdit de retourner à ce stade, plaisir presque, disons très gamin.
En rentrant j'étais très euphorique, j'avais un visage rose, très détendu».
Mathilde: « Etre massée: plaisir
de s'abandonner aux sensations de laisser son corps s'éveiller, s'exprimer,
vivre l'inhabituel, l'inconnu. Découverte de soi, de l'autre... chaleur,
douceur, lenteur. Je ne me lasse pas de savourer cette tendresse, cette caresse
positive du massage».
Brigitte: «J'avais besoin de donner mais aussi de recevoir, m'étant
épuisée à donner à sens unique, j'avais besoin de me recharger. Le plus difficile
n'a pas été la nudité, mais l'approche du corps de T. ; je n'osais
pas, j'étais intimidée, j'avais peur de ne pas savoir refaire les gestes.
Puis j'ai pris plaisir à masser et j'ai oublié mes appréhensions. Quand
ce fut mon tour d'être massée, je me suis sentie moins à l'aise, je ne
pouvais plus dominer la situation, la contrôler, je devais faire confiance à T.
Je sens un blocage à ce niveau. Comment donner ce que l'on n'a pas
ou plus? Ce qui a été cruellement trahi? Je pense à mon père et à mon ami que
j'ai quitté récemment. Avec T. (femme), j'ai réussi à me détendre,
mais avec C. (homme), je restais sur la défensive, lui opposant le contrôle de
ma respiration et de mes pensées, pour ne pas me laisser aller, pour résister
à une souffrance quelque part qui n'est pas loin».
Josiane: «Le massage c'est bien, mais venir là uniquement pour trouver
. détente et plaisir, je ne trouve pas cela intéressant. Il vaudrait mieux que
chacun analyse ses motivations à faire du massage, N'est-ce pas la recherche
d'un paradis perdu, d'une relation maternelle qui a manqué…» ? |
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